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Pansexualité : Un hymne à la tolérance
Qu’il est difficile d’échapper à l’écueil de la catégorisation dans notre société. Aussi ouverts se prétendent-ils, les gens parviennent difficilement à voir les choses sans préconçus ni jugement à la hâte. Cela, je le remarque même chez certains de mes proches qui, lorsque je tente de leur expliquer ma pansexualité, me répondent : « au final, c’est un peu pareil que bi ». Je leur dit que non, qu’il y a une différence, que cette différence réside dans la perception qu’on a des autres, des personnes, de leur identité sexuelle. Je ne considère pas un homme comme un homme, une femme comme une femme, un transsexuel(le) comme transsexuel(le). Ce genre de considérations me dépasse. Je ne vois que des personnes, des individus libres qui se construisent jour après jour au fil de leurs expériences, positives comme négatives, au fil de leurs rencontres, de leurs amours.
Pendant longtemps n’existaient aux yeux de la société que les hommes et les femmes, hétérosexuels, monogames, bons maris, bonnes femmes, parents aimants éduquant leurs enfants à devenir de bons maris et de bonnes femmes. L’homosexualité était niée, bafouée, refoulée, les homosexuels pourchassés, reniés, emprisonnés. Je parle ici de notre société, de la société française contemporaine, pas du Moyen-Âge ni d’une lointaine contrée aux coutumes primitives. Jusque dans les années 80, l’homosexualité était un délit en France. Tout est dit.
Néanmoins, la loi peut changer, et c’est déjà quelque chose, un premier pas vers l’émancipation et la liberté, mais les mœurs, ancrées en nous, qui continuent leur œuvre insidieuse, n’évoluent pas aussi vite que la loi peut être modifiée. Il faut du temps. C’est pourquoi l’homosexualité continue à poser problème bien qu’elle soit connue de tous — ou presque.
Dans le même temps, la libération sexuelle, les premières ébauches de la théorie du genre ont fait émerger d’autres identités sexuelles dans la société. Des identités sexuelles qui ne surgissaient pas du néant — invisibles, elles existaient pourtant, elles n’attendaient que le bon moment pour sortir des profondeurs de l’humanité. Cette prise de conscience de la possibilité d’être autre chose, de vouloir autre chose pour soi, a permis l’émergence de nouveaux mots portant avec et en eux bien plus qu’une définition de dictionnaire. Bisexualité, transsexualité, asexualité, pansexualité, excusez-moi d’en oublier, tous ces termes sont venus enrichir notre vocabulaire mais aussi et surtout notre humanité.
La pansexualité, qui est le fait pour une personne d’en aimer une autre indépendamment de son genre, est ainsi un hymne à la tolérance qui dépasse toutes les différences sans pour autant les nier. La pansexualité ne se résume pas à la sexualité, elle est un amour inconditionnel des autres.