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Queer : Les questions du genre et de la sexualité au cœur du concept
Expliquer le mot « Queer » aux gens est délicat, d’autant qu’on entend tout et son contraire à ce sujet. Souvent, le mot, qui vient de l’anglais et signifie « bizarre » avec une bonne dose péjorative en lui, est confondu avec « pédé », « gay » et toutes les autres variantes sémantiques, insultantes ou non, tentant, tant bien que mal, de caractériser les personnes queer. En fait, le mot queer et la compréhension qu’en ont les queers eux-mêmes et elles-mêmes, est tout autre.
Dans le concept de « queer », il n’y a pas de définition rigide et arrêtée. Il n’y a pas un prototype queer. Pour une personne queer, il est possible de se sentir homme et femme en même temps ou à la suite, d’aimer les hommes ou les femmes sans se poser la question de la sexualité ou du genre. Dans les faits, une personne queer ne s’identifie pas nécessairement et indéfiniment à une seule et même identité sexuelle ou à une orientation sexuelle particulière. C’est un concept fluide, évolutif, changeant, qui prend la norme à contre-pied et dont la dimension devient ainsi politique et culturelle.
Au sein de la communauté pansexuelle, nous savons que les personnes LGBTQ se voient poser beaucoup de questions étranges parfois incongrues concernant leur vision et leur pratique de la sexualité. La société, la famille, les amis et à peu près tout le monde aura quelque chose à dire, et cela peut devenir gênant à la longue. C’est pour ça que nous prenons la parole, ici ou ailleurs, afin d’éclaircir ce sujet important à nos yeux.
Le genre est une construction sociale
Pour tous ceux et toutes celles qui ne seraient pas familier avec le concept, voici quelques éclaircissements.
Les personnes qui se définissent comme queer n'assument pas les rôles de genre traditionnels, elles les rejettent et s’y opposent, parfois même avec un brin de provocation. Il s’agit de personnes polyvalentes et ouvertes pour ce qui est du plaisir charnel et qui refusent de rester dans des rôles spécifiques pendant les rapports sexuels et même pendant la vie de tous les jours.
Cette logique peut également s’appliquer à certains couples hétérosexuels qui s’écartent de la norme, notamment de la norme monogame, comme les couples libertins et échangistes, par exemple. Pour les couples hétérosexuels, il serait d’ailleurs tout aussi faux de supposer que, simplement parce que vous avez un vagin, vous êtes automatiquement obligée d’être dominée, ou que, parce que vous avez un pénis, vous êtes en charge du plaisir de l’autre, et donc en position de force.
Le genre est une construction sociale. Ce qui rend une personne « féminine » ou « masculine » aux yeux des autres, cela s’apprend, ce n’est pas inné. Tout comme les rôles attribués aux genres dans et par la société. Il serait également faux de penser que quelqu'un qui est dominant en apparence contrôle toujours le couple ou la situation, notamment dans le domaine des relations sexuelles. Si vous rencontrez une personne dominante dans la chambre à coucher, ne supposez pas que c'est elle qui contrôle la relation. De même, si quelqu'un est soumis sexuellement, ne présumez pas qu'il ne peut pas « porter le pantalon » en dehors des rapports sexuels.
Ce que nous sommes au lit ne dit pas tout de ce que nous sommes dans la vie. Cela entre aussi dans le piège du « on doit être masculin quand on a un sexe d’homme, féminine quand on a un sexe de femme ».
Pas de hiérarchie des orientations sexuelles
La sexualité queer n’est pas une chose simple que vous pouvez mettre dans une case. La pénétration n’est, par exemple, pas systématiquement toujours engagée dans la sexualité queer.
La sexualité queer est, par définition, vécue uniquement de personne à personne sans prise en compte du genre de l’autre. Pourquoi ressentons-nous d’ailleurs le besoin de tout classer et étiqueter ? Peut-être que cela est dû à notre volonté de trouver une identité qui puisse correspondre à ce que les autres attendent de nous.
L’orientation sexuelle queer est en quelque sorte aussi différente que semblable à tout autre type de sexualité. Il n'y a pas de hiérarchie des orientations sexuelles. Aucun type de sexualité n'est meilleur qu'un autre.
La chose la plus importante à retenir de cet article est que le fait que quelqu'un soit queer ne signifie pas qu’il s’agit d’une sorte de paria sexuel, se livrant à toutes sortes de comportements sexuels sauvages et déviants. Oui, certaines personnes aiment avoir des relations sexuelles de cette façon, mais cela ne se limite pas aux personnes queer.
En définitif, la sexualité que les personnes queer peuvent connaître ne s’éloigne pas de celle que vous pouvez avoir. Elle est en effet protéiforme et donc unique.
Peut-être qu’on devrait arrêter de faire des suppositions sur la simple base de préjugés. On en sortirait certainement tous grandis et plus tolérants.