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La pansexualité : Aimer et désirer au-delà des genres et des sexes
L'une des plus grandes faiblesses de notre système éducatif, et de notre société plus globalement, est le manque d'informations sur la diversité et la complexité de la sexualité humaine. Il règne un tabou nébuleux, une chape de plomb posée et imposée par la culture monogame dominante qui entrave l’accès à d’autres formes d’identités et d’orientations sexuelles. Nous sommes tous plus ou moins familiarisés avec les modes de vie hétérosexuels, homosexuels et lesbiens, des étiquettes qui peignent un tableau très limité de la sexualité humaine. Tout est bon ou presque tant que la notion de couple est préservée. « Au diable le polyamour ! » crient certaines voix qui craignent les formes d’amour et de sexualité plurielles. Pourtant, la sexualité est plus complexe que ce que ne veulent laisser paraître les différentes formes de la monogamie, qui, au final, se retrouvent toutes autour du principe de dualité et sont à cet égard plus ou moins respectées.
Il paraît donc nécessaire de parler des différentes façons dont les êtres humains peuvent aimer, désirer, se découvrir en tant que personne sans avoir à se figer dans une définition absolue. Aujourd'hui, nous voulons recentrer la pluralité de la sexualité humaine autour de la notion de pansexualité qui ouvre justement la voie à d’autres façons d’aimer et de désirer, d’aimer et de désirer au-delà des étiquettes du sexe et du genre.
La pansexualité ou la transcendance du genre et du sexe
La pansexualité est utilisée à tort comme synonyme de bisexualité ou de polysexualité, mais cela n’a en fait rien à voir avec ces notions. Être bisexuel signifie être attiré par les deux sexes, alors qu’être pansexuel veut dire être attiré par les personnes sans distinction de sexe ou de genre.
Il est nécessaire de penser la pansexualité comme une transcendance du genre et du sexe, c’est-à-dire qu’elle n’est pas limitée par le genre qui peut se définir comme la conscience interne et personnelle du sujet face au rôle ou à l’identité que lui donne la société, ni par la notion de sexe qui est uniquement liée à l’anatomie et plus particulièrement aux organes génitaux.
En revanche, il faut préciser que les personnes pansexuelles ne désirent pas tout le monde, bien qu’elles n’excluent aucune personne en raison de son appartenance à tel ou tel sexe. Mais ce n’est pas la seule définition possible ! Il parait même compliqué voire impossible de donner une définition exacte de ce terme, ni de catégoriser les personnes qui s’identifient comme pansexuelles, qui pourraient avoir tendance à vouloir clarifier leur propre identité sexuelle par souci de compréhension pour les autres. Il est généralement plus facile de saisir l’homosexualité que la bisexualité. Et ne parlons pas de pansexualité !
Afin d’étayer cet article sur la pansexualité, il nous fallait des exemples concrets. Voici donc trois témoignages recueillis sur un forum parlant de pansexualité et pour lesquels nous avons demandé l’accord des personnes concernées et de l’administrateur en vue d’une publication sur notre blog.
« Depuis mon enfance j’avais l’intuition que je ne saurai jamais me décider pour les hommes ou pour les femmes. Durant mon adolescence, je m'étais identifié comme étant bisexuel. C’était pour moi la seule façon d’expliquer mes désirs. C’était plus facile. Je pensais que c’était un truc qui resterait à vie, mais à l'âge adulte, j'ai entendu parler de la pansexualité qui me semblait mieux exprimer ce que je ressentais. La meilleure façon pour moi de définir aujourd’hui ma sexualité est de dire que mon attrait sexuel n'est pas basé sur l'attribution de genre ou l'expression de genre. Je suis attiré par les hommes et les femmes ainsi que par les personnes non binaires qui ne s'identifient pas comme homme ou comme femme. Je suis attiré par certains types de personnalité et par certaines caractéristiques physiques, comme tout le monde au final. »
« J'ai découvert qu'être une femme pansexuelle ouvrait bien plus de possibilités et me rendait plus libre. Je n’arrive pas à me définir par les rôles de genre ridicules qu’impose notre société. Je n'irais pas jusqu'à dire que je ne vois pas de différences entre les personnes identifiées comme « homme » ou comme « femme », mais cela ne joue aucun rôle dans l’attirance que je peux avoir pour une personne. Je trouve une personne captivante intellectuellement et sexuellement, alors je m’intéresse à elle sans regarder ce qu’elle a entre les jambes. C’est aussi simple que ça. »
« Pour moi, la pansexualité est une question d’énergie, de synergie entre les personnes. Je pense qu’il ne faut pas se fermer de portes, d’autant plus quand on se sent indécis. On risque ainsi de s’isoler parce que l’on veut essayer de se conformer aux attentes de la société. Ce qui est très paradoxal. Pour ma part, j'ai tendance à être attirée par les personnes qui assument leurs énergies masculines et féminines. Je pense en effet que chaque personne possède du masculin et du féminin en soi. »