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Récit pansexualité : Il m’a dit de l’enculer
D’après l’expérience que j’en ai faite, la colocation est bien plus que le partage d’un loyer. C’est un mode de vie, des relations fortes qui se nouent, des disputes, des accolades, des réconciliations, des nuits où l’on éteint la solitude dans un câlin. C’est en colocation que j’ai découvert ma pansexualité, à moins que ce ne soit de la bisexualité ou autre chose. Difficile à dire. Jamais je n’aurais pensé un jour faire l’amour avec un homme. Ne jamais dire jamais, dit-on. Ce dicton, je le valide entièrement.
Mathias, Julie et moi sommes colocataires. Depuis trois ans nous partageons un appartement à Rennes. Mathias fait des études de médecine, Julie est physiothérapeute et moi je viens de finir ma formation de menuisier. Ce qui est beau dans cette colocation, c’est que chacun apporte sa pierre à l’édifice. Mathias c’est un peu le cerveau de la coloc, Julie, avec son doigté et ses connaissances en anatomie, c’est notre faiseuse de bien-être, notre masseuse, et moi, je suis le bricoleur à qui on demande de monter une armoire, de réparer un meuble, j’en passe et des meilleurs.
Récit pansexualité : « Mathias et moi avons eu une affaire »
De notre vie commune est née une amitié forte, une amitié qui a parfois dépassé les frontières de ce qu’on a tendance à appeler amitié. Autant aller directement droit au but, parole de marseillais. Mathias et moi avons eu une affaire. Un soir qu’il était tout triste, je l’ai réconforté. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il se passe quelque chose entre nous. Vraiment. Il est certes bel homme, mais il n’est pas trop mon genre, pour ainsi dire. Moi je suis plutôt fille mince aux longues jambes. En gros tout le contraire d’un mec, certes bien entretenu mais un peu trop masculin à mon goût. Mais bon, les goûts évoluent au cours d’une vie.
Ce soir-là, quand Mathias a frappé à ma porte j’étais en train de lire, comme j’en ai l’habitude avant de me coucher. Julie était absente. Je me demande ce qui se serait passé si elle avait été là. Mais cela n’a pas d’importance. Bref. Mathias avait les larmes aux yeux. Il n’a d’abord rien dit, il a juste tendu les bras pour que je le serre contre moi. Ce que j’ai fait. Nous nous sommes assis sur le lit et il s’est épanché. Ce qu’il m’a dit reste entre nous. L’important est de toute façon ailleurs. L’important c’est que d’une embrassade, comme deux amis pourraient se faire pour se réconforter ou parce qu’ils ne se sont pas vus depuis un bail, on est passés à une étreinte beaucoup moins « amicale » et beaucoup plus fougueuse, pour ainsi dire. Il m’a embrassé et je n’ai pas dit non. Le baiser s’est intensifié et je ne sais trop comment je me suis retrouvé à le toucher un peu partout. Un vrai gougeât ! C’était comme si nous étions possédés par une foudroyante envie de baiser. Il faut dire que cela faisait trois mois que je n’avais pas eu de relation sexuelle. J’avais les crocs, comme dirait un taulard.
Récit pansexualité : « il m’a sucé, je l’ai sucé »
Même si je n’avais jamais fait l’amour avec un homme, la chose m’a semblé beaucoup plus simple que je ne l’aurais imaginée. A vrai dire, je ne l’avais jamais imaginé. On s’est touchés, il m’a sucé, je l’ai sucé. Dans l’excitation j’ai sorti une capote de mon bureau, je l’ai enfilé sans réfléchir ni mot dire, et j’ai foncé ! Je ne le savais pas à l’époque, mais Mathias avait déjà eu des relations sexuelles avec des hommes. Il s’est positionné de côté et je me suis mis derrière lui. On appelle ça la cuillère. Il a pris ma main et m’a fait lui caresser l’anus qui était un peu humide. Puis il m’a dit de l’enculer. Doucement. J’y suis allé tout doucement. J’ai glissé le bout de mon gland dans ses fesses. La pression sur mon gland était intense, très intense. Même le plus petit des vagins ne procurent pas une telle sensation. Il a poussé un petit cri. Par réflexe, je me suis retiré, j’avais peur de le blesser. Mais il a pris mon sexe et l’a enfoncé lui-même dans ses fesses. J’y suis allé crescendo. Au bout de quelques minutes, il m’a dit de le prendre en levrette. Tout s’est passé très vite. J’ai éjaculé. Je crois qu’il a joui aussi. Nous sommes restés allongés sans rien dire. Il s’est endormi. Je ne trouvais pas le sommeil. Il fallait que je repasse en boucle le déroulement de cette folle soirée qui m’avait vu coucher avec un homme. Bordel, avec un homme ! Et j’avais pris du plaisir sans vraiment réfléchir à ce que cela signifiait ni à ce que cela pouvait avoir comme conséquences.
Cette incartade a d’abord jeté un froid dans la coloc. Seulement pendant deux trois jours, heureusement. Nous ne savions pas trop comment nous comporter l’un vis-à-vis de l’autre. Très vite, nous nous sommes mis d’accord pour en parler avec Julie. C’est notre ami, on a confiance. Elle n’a pas été choquée plus que cela. Elle croyait que j’étais homo, du moins que j’avais fait un faible pour les hommes. Apparemment c’est que ce que je laissais transparaître sans le vouloir. C’est ce qu’elle a dit.
Depuis, je n’ai toujours pas refait l’amour avec un homme, mais la pensée m’excite. Est-ce que je suis gay, bi, homo, hétéro, pansexuel ? Aucune idée. Est-ce si important de le savoir ?